La Fondation Hellénique recelait des détails décoratifs et d’architecture qui témoignent de l’attention qui avait été porté à l’édifice, auquel on avait visiblement cherché à accorder le statut d’un lieu représentatif de la Grèce en France, bien au-delà du simple lieu d’hébergement pour étudiants.

LA DECORATION

Cette attention est bien visible au niveau du travail de ferronnerie, de mosaïques, de la plâtrerie ou de la décoration.

Quatre lampadaires en fer forgé à quatre montants, méandres et ornements en bronze fondu patiné, ainsi que des appliques assorties constituaient son éclairage. Ils représentaient une interprétation contemporaine d’une vasque grecque. Dans ce sens on ne peut pas ne pas être frappé par des proximités entre certains détails de la Fondation Hellénique et de la Villa Kerylos, célébrissime exemple d’architecture inspirée de l’antiquité grecque.

Plusieurs autres éléments de ferronnerie ornaient le salon, le bureau ou l’appartement du directeur : plafonniers, lampes, appliques, garde corps exploitaient le thème grec en le déclinant selon un vocabulaire qui puisait ses références à la fois à l’antiquité mais aussi à la Sécession Viennoise et à l’Art Déco.

Des mosaïques ornaient non seulement le sol du salon, mais aussi des éléments de détail tels que les jardinières du perron. Fabriquées en ciment armé et revêtues de mosaïque de pâte de verre de couleur bleue et noire, elles ornent toujours le perron du porche de la façade principale. Elles ont été réalisées par les établissements Gentil et Bourdet à Boulogne-Billancourt.
Les parties supérieures des murs du salon étaient ornées de panneaux réalisés par le peintre-décorateur Pierre Victor Robiquet à la peinture à l’huile .

Les thèmes représentés étaient tirés de la mythologie (Athéna et Poséidon), des arts (l’architecture, la peinture, la sculpture, la musique) ou des scènes de vie (palestre, courses de chars…).
Les photographies ornant les murs étaient commandées à l’atelier de Fred Boissonnas. Elles représentaient pour la plupart des paysages grecs.
Des tapis de couleur crème saxe, rouge-bleu et chamois rouge avaient été commandés à l’Office Grec de Tapis.

Ainsi, Zahos a inscrit sa réalisation dans une fusion intéressante entre style antique et moderne. L’antiquité était réinterprétée évitant ainsi le pastiche d’une maison à l’architecture purement régionaliste.

Le salon de la Fondation était dès sa création le lieu de vie principal de la maison. Des réunions et des débats y étaient organisés, où des personnalités (telles que Paul Valéry en 1932) étaient invitées. Une salle à manger était située au rez-de-jardin. Un service de petits déjeuners y était servi dans les années qui ont suivi l’ouverture de la Fondation. Des services, serviettes et ustensiles commandés à ce propos faisaient partie de l’équipement de la fondation.

LE MOBILIER

Exécuté par la Société « l’ameublement hôtelier », le mobilier est à l’image de l’ensemble de la Fondation, sobre, fonctionnel, élégant. 

Les meubles du bureau du directeur étaient en acajou verni. Ils comportaient une bibliothèque à trois portes, une table-bureau, deux meubles de rangement à rideaux pour le rangement des dossiers, un fauteuil de bureau au dos à palmette, recouvert de cuir, des chaises assorties, deux fauteuils au dos encadré en bois recouverts de cuir, un canapé assorti aux fauteuils, etc…

Dans la bibliothèque, les meubles et sièges étaient en chêne ciré et méché et comprenaient deux tables au dessus recouvert de molesquine du même ton que celui des sièges. Des chaises recouvertes de cuir et des fauteuils confortables encadrés de bois complétaient l’ameublement.

Le salon comportait des meubles en noyer ciré rempli, avec des tables, des guéridons, des chaises, des fauteuils encadrés de bois et recouverts de cuir, ainsi que des canapés assortis.

Les chambres, de surface sensiblement identique, de l’ordre de 15 m2 étaient meublés avec le même mobilier, comportant un lit, des tables en chêne ciré et des fauteuils assortis aux chaises en hêtre, au ton chêne ciré, ainsi que des armoires du même bois.

Le lit, dessiné avec beaucoup de soin, se présentait comme un meuble complexe, formant à la fois banquette, chevet et étagère posée le long du mur.
Toutes les chambres étaient munies d’un lavabo, des sanitaires et les douches étant localisés aux étages.

Rénovée en 1974, la Fondation Hellénique a dû subir des travaux nécessaires pour améliorer son confort, tels que l’aménagement d’un ascenseur ou des cabinets de toilette qui ont été ajoutés aux chambres. Ces travaux n’ont pas été sans apporter de profondes modifications à la fois au niveau de sa structure et de la distribution de ses espaces intérieurs. Dans le salon par exemple les colonnes et pilastres ont été supprimés, les moulures et les corniches des murs ont été enlevées, les frises peintes ont été déposées. Un faux plafond a réduit drastiquement la hauteur de la pièce. Le mobilier a également été remplacé.